- AMÉNORRHÉE
- AMÉNORRHÉEAMÉNORRHÉEAbsence de flux menstruel qui peut se présenter dans des circonstances cliniques fort différentes. Physiologique pendant la grossesse et à la ménopause, l’aménorrhée peut être primaire ou secondaire. Dans les deux cas, elle nécessite une enquête méthodique très poussée pour en connaître la cause et lui opposer un traitement approprié.L’aménorrhée primaire, qui se manifeste chez la jeune fille passé l’âge normal de la puberté, nécessite, avant de conclure à un simple retard pubertaire, une exploration clinique pour écarter toute possibilité de grossesse et s’assurer surtout de l’intégrité anatomique de tout l’arbre génital. On pourra trouver: une imperforation de l’hymen avec rétention sanguine (hématocolpos), une absence congénitale du vagin, une atrophie utéro-ovarienne révélée par la cœlioscopie. Ces dystrophies étant toujours sous la dépendance d’un dysfonctionnement hormonal des complexes ovario-hypophysaire, surrénalien, thyroïdien et hypothalamique, il importe — outre l’examen clinique portant sur la morphologie générale et l’aspect des caractères sexuels secondaires — de procéder à des explorations radiologiques de la selle turcique, à des épreuves de laboratoire et à la cœlioscopie. On a individualisé de nombreux syndromes dont l’aménorrhée primaire n’est qu’un élément: syndrome de Rokitansky-Kuster (absence congénitale du vagin), syndrome de Turner-Albright (infantilisme lié à une aplasie ovarienne)...Dans le cas d’aménorrhée secondaire, le premier réflexe du praticien est d’écarter toute possibilité de grossesse. En l’absence de celle-ci, les causes de ces aménorrhées sont nombreuses; les plus fréquentes sont les causes hypothalamiques qui succèdent à un changement de vie, de climat ou à un choc affectif. Viennent ensuite les causes hypophysaires (adénome chromatophobe de l’hypophyse, syndrome de Sheehan dû à une nécrose du lobe antérieur de l’hypophyse). Restent enfin les causes locales: utérines tuberculeuses (synéchies), ovariennes (tumeurs de la granulosa), syndrome de Stein-Leventhal qui donne plus souvent des spanioménorrhées, ménopauses précoces familiales, enfin aménorrhées après consommation de «pilules» par atrophie de la muqueuse utérine. L’apparition de médicaments, tels que les gonadotrophines humaines, le clomifène et le cyclophényl, a transformé l’évolution de certaines de ces aménorrhées que l’on peut cependant parfois aussi guérir par la psychothérapie.• 1795; de 2. a-, méno- et -rrhée♦ Méd. Absence de menstrues chez une femme en âge d'être réglée.aménorrhéen. f. MED Absence des règles due à la grossesse, au début de l'allaitement ou encore à des causes endocriniennes, psychologiques ou secondaires à une maladie générale.⇒AMÉNORRHÉE, AMÉNIE, subst. fém.MÉD. Absence (aménorrhée primaire), suspension ou cessation (aménorrhée secondaire) du flux menstruel chez une femme en âge d'être réglée :• 1. On use de l'arséniate d'or dynamisé contre les chloroses, du muriate contre la syphilis, du cyanure contre l'aménorrhée et les scrofules, du chlorure de sodium et d'or contre les vieux ulcères!J.-K. HUYSMANS, Là-bas, t. 1, 1891, p. 161.• 2. Des troubles menstruels existent dans la moitié des cas : aménorrhée le plus souvent...SACQUÉPÉE ds (F. Widal, P.-J. Teissier, G.-H. Roger, Nouveau traité de médecine, fasc. 3, 1920-1924, p. 452).Rem. Le terme synon. aménie, proposé par le chirurgien et accoucheur français Flamant (1762-1833) et auj. sorti de l'usage, est attesté ds Ac. Compl. 1842, BESCH. 1845, Lar. 19e (qui le dit ,,inusité``) et Nouv. Lar. ill.Prononc. :[
]. LITTRÉ et DG transcrivent le mot avec 2 r.
Étymol. ET HIST. — 1795 méd. (BOSQUILLON, Trad. des Elemens de médecine pratique de M. Cullen, chap. VIII d'apr. J. Rey-Debove, A. Rey, H. Cottez ds Fr. mod. t. 36, n° 4, p. 331 : L'aménorrhée est une maladie dans laquelle les règles coulent moins que de coutume, ou ne coulent pas du tout, quoiqu'il n'y ait pas de grossesse).STAT. — Fréq. abs. litt. :1.BBG. — BOISS.8. — GARNIER-DEL. 1961 [1958]. — Lar. méd. 1970. — LITTRÉ-ROBIN 1865 (et s.v. aménie). — NYSTEN 1814-20. — REY-COTTEZ 1968, t. 36, p. 331.aménorrhée [amenɔʀe] n. f.ÉTYM. 1795, trad. Cullen; de 2. a-, grec mèn « mois », et rhoia « courant » (de rhein « couler »). → -rrhée.❖♦ Méd. Absence totale du flux menstruel chez une femme en âge d'être réglée. || Aménorrhée normale de la grossesse, de la lactation. || Aménorrhée pathologique.➪ tableau Principales maladies et affections.❖CONTR. Hyperménorrhée, ménorragie, polyménorrhée.
Encyclopédie Universelle. 2012.